Origine: Ukraine
Il était une fois un vieil homme et une vieille femme. Ils habitaient dans une cabane se trouvant dans une forêt. Les vacances du Nouvel An arrivèrent. Le vieil homme et la vieille femme se préparèrent et attendirent les invités. Ils attendirent et attendirent encore – personne ne vint les voir : la maison était loin du village. Et les vieux étaient tristes. Mais finalement, ils entendirent quelqu’un frapper. Le vieil homme et la vieille femme étaient heureux, ils coururent à la fenêtre. Puis ils entendirent une grosse voix : “Laisse-moi chanter !”. Le vieil homme et la vieille femme dirent “Chante !” d’une seule voix.
Et la grosse voix commença à chanter : “Grand-père, grand-père a un premier agneau, une deuxième génisse, la troisième est une femme, allez, grand-père, un agneau !”.
Le vieil homme et la vieille femme répondirent qu’ils ne le donneraient pas car il n’en avait qu’un. Quand la chose derrière la porte commença à frapper, à taper sur les fenêtres et les portes, ils comprirent que c’était un loup. La maison tremblait et le loup criait : “Donnez le moi, ou je vous mangerai aussi !”.
Le vieil homme, ne sachant que faire, prit l’agneau et le sortit.
Le loup prit l’agneau sur ses épaules et l’emporta dans la forêt. Le loup mangea l’agneau et revint. Il s’approcha de la fenêtre et cria : “Laisse-moi chanter !”. Le vieil homme dit qu’il n’avait rien à donner !
Mais le loup insistait, frappait, claquait et criait : “Laisse-moi, ou je te mangerai aussi !” Le vieil homme renonça et dit “Chante” et le loup se remit à chanter : “Et grand-père, grand-père a le premier agneau. La deuxième génisse, la troisième est une femme, allez, grand-père, un agneau !”
Le vieil homme et la vieille femme commencèrent à pleurer, mais le loup insistait toujours. Il frappait et claquait la porte encore et encore. Le pauvre vieil homme donna la génisse. Le loup prit la génisse et l’emmena dans la forêt. Le loup mangea et mangea, mais ne finit pas la génisse. Il revint à la maison du vieux couple et demanda à chanter à nouveau. Ils répondirent qu’ils n’avaient plus rien à donner. Le loup commença à frapper, à briser la porte et, alors qu’il était sur le point d’entrer dans la maison, le vieil homme et la vieille femme eurent peur et acceptèrent. Le loup chanta : “Grand-père, grand-père a un premier agneau, une deuxième génisse, la troisième est une femme, venez, grand-père, donnez moi grand-mère !”
Le vieil homme répondit “non je ne veux pas”. Le loup cria : “Viens, ou je te mangerai aussi, je casserai ta maison !”.
Le vieil homme dut dire au revoir à sa femme, il pleura, et la vieille femme noua un grand foulard. Le loup prit la vieille femme sur son dos et la porta.
Il l’amena à l’endroit où reposait la génisse inachevée, posa la vieille femme sur une souche et commença à finir de manger la génisse.
La vieille femme s’assit sur la souche et murmura “Roshti, Roshti, souche, debout !”. Le loup qui entendit ce chuchotement demanda “Que dis-tu, pauvre femme ?” et la femme répondit qu’elle demandait au loup de manger plus vite et de la manger aussi et continua à chuchoter encore.
Pendant ce temps, le loup mangeait la génisse, mais il n’était pas rassasié, il voulait manger la vieille femme ; quand il regarda, la souche avait grandi et la vieille femme était assise dessus, hors de portée du loup. Le loup se mit en colère et commença à ronger la souche pour la faire tomber. Le loup se cassa les dents et alla chez le forgeron pour se faire implanter des dents en fer.
La vieille femme s’assit sur la souche et dit : “En bas, en bas, en bas, souche, en bas !”. La souche devint basse, la femme sauta en bas et s’en alla. Elle marchait dans la forêt et elle était fatiguée. Soudain, elle vit une cabane faite de lait caillé et de beurre, ainsi qu’un bloc fait de la même matière. Elle arracha le bloc et le mangea, puis entra dans la maison. Tout dans la maison était fait de lait caillé et de beurre. Elle prit un peu de fromage et de beurre sur le poêle, le mangea et grimpa sous l’auge, qui se trouvait au milieu de la maison, et s’y assit. Quand les propriétaires – des chèvres sauvages – arrivèrent. Ils entèrent et demandèrent : “Qui était dans notre maison ? Qui a cassé le poêle ?”. Mais personne ne répondit à leurs questions. Les chèvres réparèrent le poêle et se mirent au lit pour dormir. Le lendemain, elles s’en allèrent paître et une chèvre resta pour surveiller. La vieille femme s’assit sous l’auge et murmura : “Dors, dors, petite chèvre, d’un œil et de l’autre !” et la chèvre s’endormit. La vieille femme sortit de sous l’auge, mangea du fromage et se cacha à nouveau. Le soir, les chèvres revinrent, tuèrent la chèvre qui n’avait pas accompli sa mission de surveillance de la cabane puis allèrent s’endormir. Et dans l’après-midi, elles demandèrent à un chèvre avec trois yeux de surveiller la cabane.
La vieille femme s’assit sous l’auge et murmura : “Dors, dors, petite chèvre, sur un œil et sur l’autre !” La chèvre s’endormit de ses deux yeux, mais continuer de surveiller avec le troisième. La vieille femme venait de sortir et voulait aller chercher du fromage et du beurre, mais la chèvre attrapa la vieille femme par la manche. Les chèvres vinrent et voulurent tuer la vieille femme. Mais la vieille s’excusa et leurs promit de les servir fidèlement. Elle fit tout ce qu’elle pouvait, et les chèvres allèrent paître, laissant une chèvre garder la vieille femme. Puis les chèvres s’habituèrent à la femme et cessèrent de la garder. La vieille femme portait l’eau, coupait l’herbe et balayait la maison. C’était bien pour les chèvres de vivre avec la femme. Mais le mari de la vieille femme lui manquait. Dès que les chèvres allèrent brouter, la vieille femme mit du fromage et du beurre dans son mouchoir et alla voir son mari.
Elle rentra chez elle, monta dans le grenier et s’assit au dessus d’un trou qui donnait accès à la cuisine. Le vieil homme fit cuire du porridge, s’assit sur la meule de foin sur le seuil et mangea. Pendant que le vieil homme mangeait, un morceau de beurre tomba du plafond dans son assiette. Il pensa que quelque chose de mauvais était tombé et jeta le contenu de son assiette dans l’évier. Il en restait encore dans la casserole, alors il en versa dans son assiette. Mais tandis qu’il mangeait, la même chose se reproduisit et un morceau de beurre tomba du plafond dans son assiette. C’était la vieille femme, mais l’homme ne le savait pas. Il ne lui restait plus beaucoup de nourriture, alors cette fois, il ne s’en soucia pas et continua à manger. N’en pouvant plus, la vieille femme cria du grenier à son mari : “Idiot, je suis ici !”. Le vieil homme était heureux et fit descendre la vieille femme du grenier. Ils vécurent heureux ensemble et gagnèrent bien leur vie.